Fresque
Cette fresque a été inaugurée le 20 décembre 2023 en présence de Mme Liliane BOYER Maire du Muy et de M. Jean-Michel COHEN Directeur général de la SAIEM de construction de Draguignan qui en aura financé la réalisation.
L’artiste peintre auteur de cette œuvre est le dracénois M. Harold MAKA.
Cette fresque retrace au travers de ses 6 tableaux les grandes dates de l’histoire du Muy :
An 0, Présence romaine et voie romaine
Il existe peu de preuves concrètes de la présence romaine au Muy il y a plus de 2 000 ans, à part peut-être les traces d’une voie romaine qui traverse l’Endre au quartier du Vérignas. Il s’agirait de la Via Aurelia qui reliait la méditerranée à l’Italie romaine. Elle était parsemée, comme sur l’illustration, de bornes militaires.
La présence des Romains à Forum Julii (Fréjus) est avérée par de nombreux vestiges.
Les arènes de Fréjus nécessitant de nombreux animaux exotiques (voir l’éléphant sur le blason du Muy) pour les jeux du cirque, le Muy déjà riche en eau nécessaire à leur entretien et à leur alimentation en eau, aurait servi de réserve pour ces animaux.
1200, San-Luen
Entre la route départementale 25 et l’autoroute, la rivière de l’Argens traverse sur quelques centaines de mètres, le quartier des Baggarrèdes, dont elle a creusé le relief.
Sur le promontoire le plus haut, pratiquement inaccessible aujourd’hui, se dressent les vestiges de constructions érigées vers 1200. Ces ruines, d’après la légende, seraient celles d’un ancien village nommé San-Luen, (probablement Saint Léonce) et construit à cet endroit par mesure de sécurité, vu sa position (fonction de surveillance et facilité de défense).
Plus tard, les hommes descendirent s’installer dans la plaine, et y restèrent, oubliant San-Luen.
1536, L’épisode héroïque de la Tour Charles Quint
Après une première invasion de la Provence par l’Empereur Charles Quint en 1524, c’est en 1536 que débuta la seconde invasion.
Les troupes de Charles Quint sont alors à Fréjus. Parmi les fidèles de l’Empereur dont il est très apprécié est présent le poète Garcilosa de la Vega, poète et auteur majeur de la littérature espagnole. Ce natif de Tolède était aussi un militaire de haut rang, membre de la garde royale de Charles Quint et Capitaine des Armées impériales.
L’histoire que nous allons vous compter est celle de la mémoire populaire issue de récits d’historiens mais qui fut aussi contestée par d’autres.
Le 23 septembre 1536, Garcilosa de la Vega est envoyé par Charles Quint en éclaireur avec des troupes. Bien décidés à résister à l’envahisseur, une cinquantaine de paysans et gentilshommes se sont cachés dans la Tour Notre-Dame, haute de 21,50 mètres et qui marque l’entrée du village. Elle fut édifiée au XIIIème siècle. Ils sont armés d’arquebuses et par les meurtrières espèrent à l’arrivée des troupes, assassiner Charles Quint.
A l’arrivée au Muy de Garcilosa de la Vega, compte tenu de son haut rang, de son habillement fastueux et de sa magnifique monture, les résistants le confondent avec Charles Quint et lui tirent dessus depuis les meurtrières de la Tour.
Blessé, Garcilosa de la Vega est rapatrié auprès de Charles Quint. Furieux, celui-ci ordonne l’assaut de la Tour et promet la vie sauve aux résistants retranchés qui se rendraient. Ces derniers se rendent mais Charles Quint, malgré la parole donnée, les fait pendre sur le champ.
Garcilosa de la Vega mourut de ses blessures à Nice en octobre 1536.
C’est sur la base de ce récit que la Tour fut ainsi dénommée désormais Tour Charles Quint suite à cet épisode si marquant de l’histoire muyoise.
Elle connut un autre bel épisode de l’histoire lorsque le 16 août 1944, les G.I passaient devant elle pour libérer Le Muy de l’occupant allemand suite à l’opération Dragoon du 15 août 1944 qui vit 9000 parachutistes largués au-dessus du Muy et de La Motte.
Aujourd’hui, la Tour Charles Quint, symbole de résistance, abrite le Musée de la Libération du Muy et de la Provence « Charlet BARDON » du nom du maire de la commune de 1989 à 1995 et à l’origine de la création du Musée.
1592, La capitulation du Muy face au siège du duc des Lesdiguières
Le Muy est assiégé, canonné et pris pour le compte d’Henri IV par François de Bonne qui deviendra en 1611 le Duc des Lesdiguières, pair de France. Celui-ci est né en 1543 dans le Dauphiné. Militaire mais aussi homme politique, il fut présenté comme chef militaire hors pair, négociateur habile, décrit aussi comme tyrannique il était d’une fidélité indéfectible à Henri Henri IV qui devint roi 3 ans avant le siège en 1589.
Ce siège s’inscrit dans le cadre des guerres de religion et François de Bonne des Lesdiguières était le chef des protestants du Champsaur dans le Dauphiné depuis 1576. La Provence relevait du Duc de Savoie qui s’était fait proclamer Comte de Provence par la ligue catholique.
Le village du Muy était à l’époque fortifié avec des remparts autour de l’Eglise Saint-Joseph aujourd’hui inscrite aux Monuments historiques. Le tiers de l’Eglise Saint-Joseph fut détruit, l’attaque principale se déroulant autour d’elle. A la suite de cette prise, la destruction des remparts fut décidée.
Le Duc de Lesdiguières devint Maréchal de France en 1621. Il fut aussi le dernier connétable de France en 1622 après avoir été converti au catholicisme sous Louis XIII. Il mourut le 28 septembre 1626 à l’âge de 83 ans.
1850, La roue du Moulin
Cette roue de moulin à eau, visible au Moulin de la Tour, (sur la RN7 au Muy) témoigne du passé industriel de la commune du Muy. En effet, riche de la présence d’eau dans les canaux, le Muy avait toute la force motrice nécessaire pour alimenter les usines et les scieries (au XIXe siècle sept scieries, usine de bouchons, manufactures de liège).
La population Muyoise était à l’époque employée dans l’une ou l’autre de ses entreprises, ce qui lui donnait une réputation de « rouge », c’est-à-dire communiste, vu sa majorité ouvrière.
Des cercles de fraternité à l’opposition entre « patrassiers » (ouvriers) et « gilets verts » (bourgeois), à la fin du XIXe jusqu’au milieu du XXe, le Muy a été l’un des fleurons de la tendance « communarde ». Il reste de cette période ces souvenirs d’une époque révolue.
Août 1944, Libération du Muy et de la Provence
Bien que moins médiatisé que son homologue de Normandie, le débarquement de Provence n’en fut pas moins capital durant la seconde guerre mondiale et fut un des évènements décisifs qui précipita l’Allemagne nazie dans la défaite.
L’opération ANVIL à l’origine prévoyait un débarquement concomitant en Normandie et en Provence. Mais le débarquement de Provence fut reporté et c’est sous le nom d’Opération Dragoon qu’est planifié par le Général américain Alexander Patch le débarquement de Provence.
Mais c’est du ciel que le vent de liberté allait souffler au Muy avec le largage à l’aube du 15 août 1944 de 9 000 parachutistes par C47 dont la mission était de préparer le débarquement de Provence. Le largage fut effectué au-dessus du Muy et de la Motte. L’opération aéroportée « Force rugby » fut dirigée par sans doute le plus emblématique des généraux américains, le Général Robert T. Frederick dont un rond-point porte le nom à l’entrée Est du Muy. Après d’âpres combats, le Muy fut définitivement libéré le 16 août 1944, date anniversaire à laquelle la Libération du Muy est fêtée. 2 000 soldats allemands furent faits prisonniers, le Muy abritait d’ailleurs la Kommandantur de l’armée régulière allemande.
Dès le 15 août 1944, le débarquement de Provence commença. Nos libérateurs étaient américains, britanniques canadiens mais aussi français comme le muyois Claude JACQUEMET qui fut un des rares français à participer au parachutage. De nombreux français participèrent quant à eux au débarquement et n’oublions pas nos résistants locaux qui furent d’une aide précieuse pour diriger nos parachutistes libérateurs.
C’est ce même Général Frederick qui dans une photo rentrée dans l’histoire est sur le parvis de l’Hôtel de ville du Muy aux côtés de Séraphin Mélan, responsable des Francs-tireurs et partisans français locaux et d’Henri Sénès, maire du Muy connu pour avoir fait partie des 80 parlementaires qui avaient courageusement refusé de prêter serment au Maréchal Pétain en 1940.
La libération du Muy est incontestablement l’évènement majeur qui illustre l’histoire de notre commune, première commune libérée de Provence ; la ville commémore chaque année durant 5 jours la Libération du Muy et de la Provence (campement militaire, largages de parachutistes, Marche des Libérateurs, commémorations, défilé militaire, reconstitution historique notamment).
Adresse : porche de la rue Grande, 83490 le Muy